(Fiction, Yougoslavie, 1965, 80’, Noir et blanc, VOSTF) |
Synopsis:
Trois épisodes de la guerre dans laquelle un homme se trouve trois fois devant la mort…
Critique :
« Motivé par une réflexion psycho-lyrique sur la période d’occupation allemande en Yougoslavie, le film se divise en trois épisodes inspirés par un même personnage (incarné par Bata Zivojinovic, l’acteur favori de Petrovic), l’étudiant devenu militant. Le film s’articule sur l’expérience de la guerre, sur celle plus particulière de la condamnation (à mort). Le héros en fait l’expérience comme témoin (il est témoin d’une fusillade), comme victime (la chasse à l’homme), et ces deux attitudes se réunissent dans la médiation « intime » née d’un coup d’œil complice avec une collaboratrice (du régime nazi) qui va être exécutée. Chez Petrovic, l’héroïsme en tant que valeur n’exclut pas les autres catégories morales, mais au contraire fait les ressortir, comme l’humour le faisait dans le Caporal épinglé de Jean Renoir. L’unité n’est que le résultat d’un choix où la forme et le geste, le ton local, le rythme général et la répartition du volume répondent « aux mouvements lyriques de l’âme, aux modulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ». Petrovic sait, presque instinctivement, sublimer tout ce qu’il y a d’imprécis et de fugitif, en donnant à l’anecdotique l’apparence d’une nécessité supérieure. Le lyrisme de Petrovic n’est autre qu’un réalisme poétique. »
Les Cahiers du Cinéma
Liens :
www.sasapetrovic.org
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