“Au cours d’une entrevue qu’ils accordaient, il y a une douzaine d’années, au journaliste AldoTassone, les Taviani ont cité une phrase célèbre de Goethe : «si la vie n’est pas nécessairement tragique, vivre l’est» (le Cinéma italien parle, Aldo Tassone, p. 248). Cet aphorisme résume fort bien l’idée générale des Affinités électives. En somme, les réalisateurs y distinguent les phénomènes objectifs des phénomènes subjectifs, les règles générales des cas particuliers, sans dénier pour autant la dimension tragique que comporte toute existence. Dans un tel contexte, il apparaît cohérent que l’intrigue connaisse son dénouement après la mort d’Edouard et d’Odilie. Leur disparition entraîne la séparation de Charlotte et d’Othon dont le sort était intimement lié à celui de l’autre couple (ils formaient deux couples complémentaires, semblables à ceux de Good Morning Babylone). Malgré la mort des amants, on constate bientôt que la vie poursuit son cours normal, imposant aux êtres vivants sa cadence.”
Paul Baucage, Les mystères de l’amour

“Il y a quelque chose qui attache organiquement le mystère de l’être de l’actrice qu’est Isabelle Huppert avec l’œuvre de Goethe. Les Taviani ne pouvaient pas ne pas le sentir, d’où cette aventure cinématographique logique mais inattendue.”
Irena Bilic, l’Europe autour de l’Europe