L’éditorial
Les fondements de l’initiative du festival L’Europe autour de l’Europe sont solides. Les grands moments du cinéma d’auteur, les grands talents avec ou sans budget de toute l’Europe y gurent, depuis les muets de l’Empire austro-hongrois à nos jours. Nous n’avons pas seulement montré les lms des classiques, ils nous ont également rendu hommage par leur présence – Jean-Claude Carrière, Henning Carlsen, Isabelle Huppert, Neil Jordan, Jean-Pierre Léaud, Agnieszka Holland, Maria de Medeiros, Jonas Mekas, Márta Mészáros, Kira Mouratova, Carlos Saura, Jim Sheridan, Hans-Jürgen Syberberg, István Szabó, Jan Troell, Agnès Varda, Krzysztof Zanussi…
Depuis maintenant 14 ans, nous nous battons “corps et âme” pour la sauvegarde de la continuitéde cette liberté, de ce talent, de ce quelque chose de “sauvage” dans l’espace cinématographique européen. Avec cet héritage et l’énorme influence des cinéastes européens sur le cinéma d’autres continents, l’Europe ne peut que rester le phare de la création contemporaine et son moteur.
En 2019 nous rendons hommage à Bertolucci et à Jonas Mekas qui viennent de nous quitter. Le festival est fier de rappeler l’importance de leur contribution.
Mais désormais avec l’introduction d’une nouvelle section « CORTO : compétition de courts metrage », et plusieurs autres programmes de films récents inédits en France, le festival souhaite accorder une place plus importante à la création contemporaine.
Je connais l’effort que représente la production et la réalisation d’un film, le sacrifice et l’espoir que porte cet acte. Cette sélection n’est qu’un choix possible parmi tant d’autres, avec des injustices inévitables. J’en suis désolée d’avance. Le choix s’est porté cette année sur les initiatives qui ne détournent pas le regard de ce qui nous entoure.
D’où le thème du festival: Des animaux et des hommes. Il nous apparaît que l’urgence se trouve dans une reconsidération sérieuse de nos liens, nous les animaux qui parlons, avec le monde d’autres existences, animées ou pas. Plusieurs soirées de projections sont consacrées au sujet de la préservation de la vie et de la planète, bien menacées. A regarder notre comportement dément, j’imagine que les animaux se disent, à leur façon : « Vous semblez perdus, vous les grands destructeurs. »
Je vous souhaite de belles projections et de très belles rencontres,
Irena Bilic
Fondatrice et déléguée générale