Deixem-me ao menos Subir às Palmeiras / Laissez-moi au moins grimper aux palmiers
de Joaquim Lopes Barbosa
(Fiction, Portugal, 1972, 85’, NB, VOSTF)
avec Estevão Macunguel, Gabriel Chiau, Helena Ubisse, Malangatana Valente
De longs plans séquences sur des travailleurs agricoles maltraités par le contremaître noir. Dans leur belle maison les propriétaires blancs sourient. Las des abus, des coups, des humiliations, les paysans tentent un geste de révolte, vite matée par le patron. Le jeune Dino aura le courage de partir.
« Le cinéma doit être un front de guerrilha contre les tabous, la pseudo-morale et les lieux communs. Le cinéma est une arme, car il peut alerter, amener les gens à réfléchir. Ce film était un défi. Mais je ne pouvais faire différemment. » Joaquim Lopes Barbosa
La police politique surveille le tournage sans trop l’inquiéter car le producteur travaille pour le régime. Pour tenter de déjouer la censure, Lopes Barbosa fait interpréter le cruel contremaître blanc par un Africain et double en anglais les dialogues des propriétaires blancs. Les paysans parlent le ronga, une langue du Mozambique.
Le film est radical, engagé mais n’est pas un manifeste politique. Son esthétique est puissamment poétique. Les cadres et les perspectives des plans séquences, le regard sur les paysans sont d’un lyrisme épuré. Des chants d’une beauté poignante portent plusieurs scènes.