Acto dos Feitos da Guiné / Actes de Guinée-Bissau

de Fernando Matos Silva

(Docu-fiction, Portugal, 1980, 86', C, VOSTF)

avec José Gomes et Virgílio Massinge

Acto dos Feitos da Guiné

1980. La révolution des Œillets est terminée. La Guinée-Bissau indépendante est en proie à des déchirements violents. Matos revoit les images tournées 10 ans auparavant :  les paysages d’eau et de terre, les gestes du paysan, la danse traditionnelle, les typographes de l’imprimerie, les déhanchements des danseurs, les rues de Bissau. Acto dos Feitos da Guiné associe point de vue personnel et perspective historique. Le journal intime du jeune capitaine cinéaste dialogue avec une geste théâtrale, ironique et décalée, de figures emblématiques de l’histoire impériale auxquelles répondent des images d’archives et de documentaires, notamment de réalisateurs qui ont tourné avec la guerrilha indépendantiste.


« Actes de la Guiné-Bissau est un immense travelling à travers cinq cents ans d’histoire, une immense tragédie de plaisir et de mort. Les personnages sortent des portes du passé pour intervenir dans le présent. C’est aussi un regard sur notre apocalypse. » Fernando Matos Silva

Acto dos Feitos da Guiné est le premier long-métrage portugais sur la colonisation, la guerre et l’indépendance.  “C’est un film de combat, pour dire une vérité, dont il fallait parler à l’époque. Ce qu’est le colonialisme, la présence de l’homme blanc en Afrique.”

Fernando Matos Silva
Fernando Matos Silva

Fernando Matos Silva, né en 1940, réalisateur, monteur et producteur, est l’auteur d’une vingtaine de longs-métrages documentaires et de fiction. Il fait ses études, grâce à une bourse, à la London Film School puis, dans les années 60, il est l’assistant des jeunes cinéastes du Cinema Novo, Paulo Rocha et Fernando Lopes, et s’engage dans la lutte anti-salazariste. En 1969, comme des milliers d’hommes de sa génération, il est envoyé sur le front, capitaine dans le service cinématographique en Guinée-Bissau, puis en Angola en 1971. Les images qu’il tourne pour lui, avec son Arriflex et la pellicule qu’il a apportée en cachette, seront le point de départ d’Actos dos Feitos da Guiné, réalisé dix ans plus tard. Son premier long-métrage de fiction, O Mal Amado (1973) est interdit par le régime. En 1974, il est mis dans la confidence du coup de force que préparent les capitaines, ses anciens camarades, et devient ainsi le premier à filmer, avec la même équipe qui l’accompagnait en Guinée, les principaux événements du 25 avril. Il participe à l’œuvre collective Caminhos da Liberdade et s’engage sur le front des luttes et du cinéma, avec des documentaires qui auscultent la société portugaise en pleine transformation. Pendant plusieurs années, il réalise un magazine de télévision dédié au cinéma. Plusieurs de ses œuvres abordent l’histoire contemporaine : Meu Nome É… (1978), A Guerra do Mirandum (1981) et O Meu Avo Republicano (2012).

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