La Chasse aux papillons

de Otar Iosseliani

(Fiction, France/Allemagne/Italie, 1991, 115’, C, VOSTF)

avec Narda Blanchet, Pierrette Pompon-Bailhache, Alexandre Tcherkassoff, Thamar Tarassachvili

La Chasse aux papillons

Une châtelaine Marie-Agnès de Bayonnette vit dans la demeure familiale en compagnie de sa cousine Solange. La vie des deux vieilles dames est régie par les codes traditionnels de l’aristocratie. Lorsque Marie-Agnès décède, les héritiers venus de Russie doivent se disputer le domaine avec une société japonaise qui ambitionne d’acheter la propriété.

Prix Pasinetti au Festival de Venise 1992.


« C’est simplement l’histoire de l’intrusion d’étrangers « avancés » et progressistes chez des indigènes qui vivent dans un monde harmonieux et fermé, selon des règles dépassées. C’est un phénomène qui a lieu un peu partout sur terre… Si bien que j’aurais pu faire ce film n’importe où, y compris en Géorgie. Mais je n’aurais pas pu construire une parabole pure. J’aurais été obligé de tenir compte d’éléments étrangers à ce drame, de la lutte d’un peuple contre l’héritage du bolchévisme. Quand on veut conter une fable, on doit être comme un chimiste qui travaille « sous vide » dans un laboratoire, avec des éléments purs : un lion affaibli reçoit un coup de sabot d’un âne, un renard sage flatte un corbeau narcissique, une fourmi stupide donne des leçons à une cigale nonchalante et poète… » Otar Iosseliani, Cahiers du cinéma, n°461, novembre 1992

Trailer du film

Otar Iosseliani
Otar Iosseliani

Né en 1934, à Tbilissi, Géorgie, Otar Iosseliani fait de brillantes études de musique avant d’entamer des études scientifiques à Moscou, qu’il abandonne pour intégrer l’institut national de la cinématographie de Moscou. Ses premiers courts métrages Aquarelle (1958) et Avril (1961) sont interdits de diffusion en URSS. Son premier long-métrage La chute des feuilles (1966) retrace la vie quotidienne d’une communauté paysanne dans un style très impressionniste. Son art de distance contemplative dans un style proche de celui de Jacques Tati, son maître revendiqué s’affirme avec Il était une fois un merle chanteur (1971) et Pastorale (1976). Son œuvre oscille entre la fiction et le documentaire. Son attirance vers le langage purement visuel le rapproche des auteurs de la Nouvelle vague française : François Truffaut, Claude Chabrol, Jean-Luc Godard. Malgré la renommée internationale de leur créateur, ces films seront interdits à l’exportation pendant de nombreuses années. Installé en France depuis 1982, Iosseliani réalise son premier film français Les favoris de la lune en 1984 qui obtient le Grand Prix spécial du Jury à la Mostra de Venise. Il signe ensuite Et la lumière fut (1989), La chasse aux papillons (1991), Brigands, chapitre VII (1995), Lundi matin (2001) – Prix du Meilleur Réalisateur au Festival de Berlin, Jardins en automne (2005). Hors de son pays, Otar Iosseliani parvient à garder la vision humaniste nuancée d’humour et d’ironie qui a fait le succès de ses films géorgiens. Son dernier film en date est Chantrapas (2009) est une ode à la liberté. Il suit l’histoire d’un jeune réalisateur (alter ego de l’auteur) qui ne fait aucun compromis avec la censure, qu’elle soit idéologique ou économique, au nom de la liberté de la pensée créatrice. Il a également réalisé plusieurs documentaires pour la télévision : Euskadi (1982), Un petit monastère en Toscane (1988) et Seule Géorgie, un triptyque documentaire de plus de quatre heures sur son pays d’origine. www.cineressources.net

Autres films : Hommage aux maîtres

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