Aquarelle / აკვარელი

de Otar Iosseliani

(Fiction, URSS/Russie, 1958, 10’, NB, VOSTF)

avec Guennadi Kracheninnikov, Sofiko Tchiaoureli

Aquarelle

Une blanchisseuse se dispute avec son mari, ivrogne. Celui-ci se réfugie dans un musée. Iosseliani réalise cette adaptation de la nouvelle d’Alexandre Grin pendant ses études à VGIK.


« En 1985, Raphaël Bassan écrivait : « Iosseliani est un aquarelliste du quotidien, il jette un regard d’ethnologue sur ses contemporains sans défendre de thèse idéologique bien repérable. » Dans Akvareli, Otar Iosseliani, qui aurait pu interpréter le rôle du peintre, interprète celui d’un des guides du musée. Il ne cessera par la suite dans ses réalisations de désigner au spectateur ce qu’il estime essentiel de contempler dans la vie et il livre déjà, dans ce premier film, toute la philosophie et l’esthétique de son œuvre à venir : une interpellation poétique et humaniste dans laquelle les arts et la musique, le temps de vivre, d’observer, et de penser, tiennent une place prépondérante. » Samantha Leroy, www.cinematheque.fr

Otar Iosseliani
Otar Iosseliani

Né en 1934, à Tbilissi, Géorgie, Otar Iosseliani fait de brillantes études de musique avant d’entamer des études scientifiques à Moscou, qu’il abandonne pour intégrer l’institut national de la cinématographie de Moscou. Ses premiers courts métrages Aquarelle (1958) et Avril (1961) sont interdits de diffusion en URSS. Son premier long-métrage La chute des feuilles (1966) retrace la vie quotidienne d’une communauté paysanne dans un style très impressionniste. Son art de distance contemplative dans un style proche de celui de Jacques Tati, son maître revendiqué s’affirme avec Il était une fois un merle chanteur (1971) et Pastorale (1976). Son œuvre oscille entre la fiction et le documentaire. Son attirance vers le langage purement visuel le rapproche des auteurs de la Nouvelle vague française : François Truffaut, Claude Chabrol, Jean-Luc Godard. Malgré la renommée internationale de leur créateur, ces films seront interdits à l’exportation pendant de nombreuses années. Installé en France depuis 1982, Iosseliani réalise son premier film français Les favoris de la lune en 1984 qui obtient le Grand Prix spécial du Jury à la Mostra de Venise. Il signe ensuite Et la lumière fut (1989), La chasse aux papillons (1991), Brigands, chapitre VII (1995), Lundi matin (2001) – Prix du Meilleur Réalisateur au Festival de Berlin, Jardins en automne (2005). Hors de son pays, Otar Iosseliani parvient à garder la vision humaniste nuancée d’humour et d’ironie qui a fait le succès de ses films géorgiens. Son dernier film en date est Chantrapas (2009) est une ode à la liberté. Il suit l’histoire d’un jeune réalisateur (alter ego de l’auteur) qui ne fait aucun compromis avec la censure, qu’elle soit idéologique ou économique, au nom de la liberté de la pensée créatrice. Il a également réalisé plusieurs documentaires pour la télévision : Euskadi (1982), Un petit monastère en Toscane (1988) et Seule Géorgie, un triptyque documentaire de plus de quatre heures sur son pays d’origine. www.cineressources.net

Autres films : Hommage aux maîtres

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