Fantômes d’un Empire / Fantasmas do império

de Ariel de Bigault

(Documentaire, Portugal/France, 2020, 112’, C, VOSTF)

Fantômes d’un Empire

Non loin de Lisbonne, l’ANIM (Archives Nationales des Images en Mouvement) conserve des milliers de films tournés dans les colonies de l’Empire portugais, disparu en 1975. Sept cinéastes de générations différentes : Margarida Cardoso, Pedro Costa, Miguel Gomes, João Botelho, Fernando Matos Silva, Ivo Ferreira et Hugo Vieira da Silva partent à la découverte de la mémoire de l’Empire, constitutif de l’identité portugaise. Comment assumer ce riche héritage ? En quoi cette mémoire cinématographique marque-t-elle leurs créations ?


« Ce sont ces images qui fascinent le plus, où l’on voit la création d’un imaginaire autour du « bon sauvage ». Jamais filmés comme des sujets mais comme des objets d’étude, les noirs sont montrés dans des tenues traditionnelles lors de cérémonies ancestrales, pour ne pointer que le folklore, l’exotisme, et valoriser l’image d’un colon convivial, paternaliste. Sur ces pellicules sensibles à la lumière crue de l’Afrique, l’envahisseur portugais, habillé de blanc, paraît surexposé, entouré d’un halo phosphorescent qui le fait apparaître comme un fantôme à la présence quasi magique. Cette mémoire collective ainsi fabriquée est à déconstruire. C’est à ce travail indispensable que se sont attelés les cinéastes d’aujourd’hui. » Anne Dessuant, Télérama

Trailer du film

Ariel de Bigault
Ariel de Bigault

Au Portugal, au Brésil, en Afrique, Ariel de Bigault, auteure et réalisatrice française, explore depuis des années les cultures lusophones. Son parcours cinématographique a commencé à Lisbonne par des documentaires. Puis ce fut la rencontre avec le Brésil et la série Éclats Noirs du Samba (1987), avec les grands artistes Gilberto Gil, Grande Othelo, Martinho da Vila, Paulo Moura, Zézé Motta, célébrant la création afro-brésilienne. Elle a contribué à la diffusion des musiques urbaines africaines : Anthologie des Musiques du Cap Vert 1959-1992 (1995), Musiques Urbaines d’Angola 1956-1998 (1999) et de nombreux disques. Le film Canta Angola (2000) montre la résistance des artistes de la musique populaire dans une Angola ravagée par la guerre. Afro Lisboa (1996) révèle les visages et les voix de diverses générations de l’immigration africaine à Lisbonne. Margem Atlântica (2006) nous fait découvrir des auteurs, des acteurs, des musiciens d’origines africaines  – Mariza, José Eduardo Agualusa, Kalaf Ângelo, Ângelo Torres – dont les créations conquièrent un espace et un public. Fantômes d’un Empire, sur l’imaginaire colonial dans le cinéma portugais, est une nouvelle étape dans ce parcours afro-lusophone.

Autres films : Compétition Present

Aller en haut